Procédés achromatiques en offset

Une fois la presse caractérisée, pour peu que l’on dispose de profils ICC de qualité et d’un système de conversion des couleurs adapté, il devient possible de dépasser les limites qualitatives des procédés de séparation traditionnels au bénéfice commun de la productivité et de la qualité.

En alternatives aux antiques procédés UCR et GCR, les technologies modernes permettent aujourd’hui de tirer parti de la puissance des ordinateurs pour calculer, pixel par pixel, la valeur optimale CMJN qui rendra le mieux compte, sur la presse, de la couleur ciblée. Chaque pixel d’une page à imprimer bénéficie ainsi de la meilleure méthode de génération du Noir pour maximaliser son rendu chromatique. Ce faisant, on évite les approximations dues à l’utilisation de courbes de génération du Noir appliquées sans discernement à tous les composants disparates d’un document.
L’exploitation d’un tel procédé d’achromatisme suppose l’utilisation judicieuse d’un profil de lien (Device Link Profile) par un système de concordance des couleurs (CMS). Celui-ci sélectionne, en temps réel lors de la conversion, les valeurs CMJN optimales pour chaque point d’impression du document. Dans la mesure où, pour une valeur LAB donnée, il existe plusieurs valeurs CMJN disponibles pour la presse selon son profil ICC, le CMS choisit celle qui lui semble la plus appropriée. De fait, le plus souvent, cette valeur compte parmi celles qui comportent le plus de Noir au détriment des couleurs primaires.

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Économies et productivité
En remplaçant un pourcentage important d’encres cyan, magenta et jaune par de l’encre noire, le total d’encrage (ou TAC pour Total area coverture) diminue de façon significative sans que la colorimétrie n’en soit affectée. Il est ainsi possible d’adapter le TAC à chaque type de papier et d’éviter le charbonnage intempestif des ombres et le maculage. Puisque l’équilibre colorimétrique fait appel pour l’essentiel au Noir, naturellement neutre, un tel procédé permet en outre au conducteur offset d’effectuer sa balance des gris beaucoup plus vite, accélérant d’autant la « mise aux bonnes » tout en bénéficiant d’une grande stabilité densitométrique durant le tirage.

Réduire le métamérisme
Autre avantage non négligeable de ce type de technique achromatique : la réduction du métamérisme.
Le métamérisme est une singularité physique inhérente à la couleur (voir Chapitre 2, Section 10).  Deux pigments colorés distincts, illuminés par une lumière donnée, peuvent renvoyer deux spectres lumineux interprétés, par l’œil et le cerveau humain, comme une couleur unique. En revanche, éclairés par un autre illuminant, ces mêmes objets renverront deux autres spectres, perçus quant à eux comme deux couleurs différentes.
Cela a pour conséquence que les couleurs d’un tirage, pourtant parfaitement imprimé, pourront différer de celles de l’épreuve contractuelle si elles sont comparées sous une autre lumière que celle de la cabine lumineuse.
En faisant appel au maximum à l’encre noire pour établir l’équilibre des couleurs, on réduit leur indice de métamérie et donc la sensibilité du document imprimé au métamérisme. En effet, ce dernier est un phénomène physique inhérent à la couleur, mais pas… à l’absence de couleur (achromatisme). Dit autrement, le Noir est peu concerné par le métamérisme. Les couleurs CMJN d’un document bénéficiant d’un procédé achromatique s’observent donc sensiblement à l’identique sous différentes lumières ce qui confère à l’imprimé un surcroit qualitatif considérable.

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