Les encres

Plus encore que le papier, pour imprimer aux normes ISO 12647, il faut des encres… aux normes.

La norme qui régit actuellement la couleur et la transparence des encres pour machines offset feuille à feuille est l’ISO 2846-1:2006. Il s’agit de l’ultime évolution de l’ISO en la matière qui avait, dès 1975, standardisé les encres européennes avec la publication de l“European Colour Scale”. Depuis 1997, et c’est heureux, les critères des encres offset normalisées ont été harmonisés entre les industries graphiques européennes, américaines et japonaises.
Pour autant, le choix des encres même normalisées doit s’effectuer avec soin. Sauf en effet sélectionner à chaque changement de papier une encre spécifique, on demande à l’encre l’impossible : imprimer les couleurs de façon standard à la fois sur papier couché et sur les différents papiers non couchés. La sélection d’une qualité d’encre ne peut donc être qu’un compromis. Des qualités de l’encre dépendra la mise en conformité d’avec les spécifications de l’ISO 12647 de l’ensemble du flux de production imprimé. Aussi le choix de l’encre est une des premières tâches de qui veut normaliser son flux de production imprimé. Notez que les tests d’impression devront s’effectuer sur des papiers eux-mêmes normalisés, mais également sur un échantillon de papier hors normes sur lesquels, fatalement, elles seront aussi amenées à s’imprimer. Il est en effet important d’évaluer le comportement de l’encre sur les papiers réputés difficiles à imprimer tels les papiers recyclés.
Dans un premier temps, en imprimant sur un choix de papiers parmi les plus utilisés, couchés et non couchés, on doit s’assurer que l’encre est en mesure d’obtenir des aplats dont la valeur colorimétrique s’inscrit dans les tolérances de l’ISO 12647. Ce qui n’est qu’une simple formalité pour une encre ISO 2846-1 sur papier couché ne sera peut-être pas si évident sur un papier non couché.
Dans un second temps, on s’intéressera aux courbes d’engraissement (TVI) qui doivent être cohérentes sur les quatre couleurs et cela sur les différents papiers. Les encres magenta et jaune seront à surveiller tout particulièrement, car elles sont, de ce point de vue, les plus capricieuses. Il ne s’agit pas ici de déterminer, parmi les encres, quelles sont celles qui engraissent le point naturellement au plus près de la norme, mais lesquelles produisent des courbes d’engraissement les plus harmonieuses d’une couleur à l’autre. Plus les courbes seront ressemblantes, d’une couleur l’autre, et cohérentes, plus le travail de linéarisation du RIP ou de caractérisation de la presse sera facilité.
La sensibilité des différentes encres au métamérisme sera enfin à comparer. Il s’agit de la capacité de l’encre à imprimer des couleurs similaires lorsqu’elles sont observées sous différentes lumières. Cette comparaison peut s’effectuer visuellement, ou plus scientifiquement en calculant l’indice de métamérie. Il s’agit de comparer les valeurs LAB réfléchit sous l’illuminant D65 (6500 K) avec celle réfléchit sous d’autres illuminant tel D50 (5000 K), A (2856 K) ou C (6774 K), selon une formule consacrée. Plus l’indice est faible, meilleure est la réaction de l’encre aux changements de lumière. Cet indice peut être facilement calculé par des spectrophotomètres perfectionnés ou des logiciels ad hoc.
Une fois votre choix fixé, il faut s’y tenir et surtout éviter, si vous vous approvisionnez chez plusieurs fabricants, de mixer les encres de différentes provenances pour un même tirage. Les encres quadri pour l’offset sont conçues pour interagir ensemble, par conséquent utiliser, d’un groupe d’impression à l’autre, des encres procédant de gammes différentes peut se révéler parfaitement incongru.

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