Courbes de compensation ISO 12647-2

L’ajustement des courbes de gradation des RIP des CTP par le calcul de courbes de compensation est la méthode la plus simple pour régler l’impression d’une presse offset aux normes ISO 12647.

Cette technique est aussi vieille que l’offset elle-même. Elle consiste à calculer par une simple règle de trois, pour chaque plage tramée d’une gamme de gradation, l’information de pourcentage de points qu’il faut envoyer au RIP pour obtenir un  pourcentage de point imprimé qui soit dans les tolérances de l’ISO 12647.

L’ISO 12647-2 précise, pour chaque type de papier, les valeurs colorimétriques des aplats Cyan, Magenta, Jaune et Noir et des recouvrements Rouge (MJ), Vert(CJ), Bleu (CM) et gris (CMJ) ainsi que les valeurs et tolérances de l’engraissement des points de trame (TVI pour Tone Value Increase).
Ces valeurs cibles ont servi de base aux réglages des différentes machines dont le rendu de l’impression a été moyenné afin d’obtenir les références de caractérisation de la Fogra (Fogra 39, Fogra 28, etc.).

Une fois que l’on connaît les valeurs de densité à respecter pour imprimer sur un papier donné les valeurs solides (100 %) CMJN dans la tolérance de l’ISO 12647, il suffit de calculer et de paramétrer les courbes de transfert du RIP, de façon à ce que les courbes d’engraissement de l’impression finales (TVI) soient, elles aussi dans les tolérances de la norme.
L’apport de la normalisation consiste ici à définir simplement qu’elles sont les tolérances à respecter pour l’engraissement, alors qu’auparavant chaque constructeur s’en tenait à sa propre idée de la question.

courbes AVT engraissement du point de trame ISO 12647-2

Courbes d’augmentation de la valeur tonale standard de l’ISO 12647-2 selon les différents types de papier

L’avantage principal de ce cette méthode est sa simplicité, elle ne nécessite pas de caractérisation des presses ni de calculs compliqués. Il suffit de disposer d’un RIP offrant la possibilité de paramétrer séparément les courbes de linéarisation pour chacune des plaques Cyan, Magenta et Jaune.
L’inconvénient de cette méthode est son manque de précision. Nous l’avons vu, les valeurs colorimétriques de référence de la Fogra sont des moyennes. Reproduire précisément ces valeurs moyennes, c’est-à-dire le rendu colorimétrique de l’épreuve certifiée de référence, par simple ajustement des courbes de gradation relève du hasard. En effet selon ce procédé, chacun des paramètres qui entrent en compte dans le rendu colorimétrique (valeurs colorimétriques des aplats primaires, valeurs colorimétriques des recouvrements et engraissements des points de trame) est traité de façon indépendante et assujetti à des tolérances. Il se peut, par chance, que les imprécisions dues à ces tolérances se neutralisent mutuellement, mais le plus souvent, elles s’additionnent et, de la sorte, on s’éloigne du rendu moyen de l’épreuve certifiée de référence. Force est donc de faire entièrement confiance au professionnalisme des conducteurs offset pour ajuster les densités d’encre afin de « coller » au plus près au rendu de visu de l’épreuve contractuelle.
Si l’on peut espérer sur papier couché s’approcher assez précisément du rendu colorimétrique de l’épreuve de référence, il n’en va pas de même, en revanche, avec d’autres types de papier (bouffant, offset…) dont les interactions avec les encres offset sont beaucoup plus imprévisibles.

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