Les plaques offset sont désormais générées par le CTP (Computer to plates), directement à partir de données numériques. Il n’existe pas de norme spécifique en matière de CTP. L’ISO 12647-2 précise cependant quelques caractéristiques à respecter lors de la confection des plaques offset.
L’ISO 12647-2 spécifie notamment qu’un jeu de plaques pour une impression quadrichromique doit… repérer : il ne doit pas y avoir plus de 0,02 % de différence dans la mesure des diagonales des différentes plaques.
La résolution des plaques offset doit être au moins dix fois supérieure à la linéature de la trame. Par exemple, pour être en mesure de générer une trame de 300 lpp (120 l/cm), le CTP doit avoir une résolution minimale de 3000 ppp (1200 l:cm).
Les autres paramètres de l’ISO 12647-2 concernent de fait les réglages du RIP du CTP et les caractéristiques des données prépresse qui lui sont adressées :
– la linéature minimale pour une impression offset feuille à feuille est de 150 lpp (60 l/cm) et situé entre 115 lpp (45 l/cm) et 180 lpp (70 l/cm) ;
– le point de trame peut être rond, carré ou elliptique ;
– les angles de trame doivent être séparés de 30° pour les points de trame ronds ou carrés et de 60° pour les points de trame elliptique. Dans les deux cas, l’angle de la trame du Jaune doit différer de celui d’une autre trame de 15°. Pour les points rond ou carré, la trame principale (d’ordinaire celle du Noir) doit être orientée à 45°, et à 45° ou 135° pour les points elliptiques.
– dans le cas d’une chaîne de points elliptiques, le premier contact des points entre eux ne doit pas se produire au-dessous de 40 % ni le second contact au dessus de 60 % ;
– les valeurs des angles de trame de la norme sont sujettes à de petites variations selon le programme de tramage utilisé afin d’éviter notamment les effets de moiré ;
– le registre des points de trame copiables dépend de la linéature de la trame utilisée :
* pour une linéature située entre 100 et 180 lpp (entre 40 et 70 l/cm), les points doivent être imprimables entre 3 % et 97 % (entre 2 % et 98 % pour le PSO) ;
* pour une linéature plus fine, l’amplitude est de 5 % à 95 % (entre 4 % et 96 % pour une linéature de 200 lpp- — 80 l/cm — et entre 8 % et 92 % pour une linéature de 300 lpp — 120 l/cm — selon le PSO.
* le pourcentage maximum de l’encrage ne doit pas dépasser 350 % sur machine feuille (340 % ou 330 % de préférence pour le PSO), et 300 % sur rotative.
Le PSO rajoute à ces spécifications normatives d’autres préconisations sur les données prépresse :
– un minimum de trois millimètres de fond perdu est requis au-delà de la dimension du produit fini, délimité par les traits de coupe, pour permettre le massicotage sans risquer d’indésirables filets blancs sur le pourtour des pages ;
– les repères d’impression suivants doivent figurer sur la forme imprimable :
* coins de pages ;
* plis ;
* centre ;
* forme de découpe;
* ces repères doivent être placés entre 2 et 4 mm à l’extérieur de la page et ne doivent pas mesurer plus de 0,1 mm d’épaisseur.
– le soutien éventuel du Noir 100 % doit être de 50 % de Cyan ;
– le réglage des grossis-maigris doit s’effectuer le plus tard possible, juste avant la rastérisation par le RIP. L’amplitude des recouvrements doit se baser sur les tolérances de repérages des machines précisées par l’ISO 12647 (voir plus haut) et sur les caractéristiques des papiers d’impression ;
– des valeurs recommandées pour la balance des gris sont précisées par les directives du PSO dans les quarts de ton, les mi-tons et les trois quarts de ton :
– ¼ de ton : C 25% M 18% Y 18% ;
– ½ ton : C 50% M 40% Y 40% ;
– ¾ de ton : C 75% M 64% Y 64% ;
Ces valeurs sont indicatives et… ne doivent pas être appliquées quand les références des conditions d’impression sont précisées par un profil ICC de sortie. Dans ce cas (et c’est ce qui est recommandé par la norme), c’est la balance de gris du profil ICC qui doit être respectée.
Le calibrage du Rip, s’effectue soit par une simple linéarisation, soit par la méthode préconisée par le G7 en calculant les courbes dites NPDC, soit par caractérisation de la presse, soit enfin en caractérisant la presse après avoir linéarisé le RIP, ou après calcule des courbes NPDC.
Pour linéariser le RIP, les courbes d’engraissement du point de trame sont paramétrées de façon à ce que l’engraissement mesuré sur une bonne feuille soit dans les tolérances de la norme. Le RIP doit être en mesure d’appliquer une courbe d’engraissement pour le canal du Noir distincte de celle des autres canaux.
Dans le cas d’une presse caractérisée, les courbes du RIP peuvent être laissées linéaires (droites), l’engraissement étant pris en compte dans le profil ICC de la presse.
Quelle que soit la méthode de calibrage retenue, le respect des normes ISO 12647 implique de disposer au minimum d’un flux de traitement spécifique, dans le RIP ou en frontal de celui-ci, pour chaque catégorie de papier. Pour ce qui est de l’impression sur papier non couché, il est recommandé de disposer d’un flux propre à chacun des papiers même s’ils sont aux normes. Le grammage seul n’a pas à être pris en compte dans cette différentiation.